Depuis 2015, la Ville de Grenoble a supprimé la publicité de l’espace public communal. 3 questions à Gilles Namur, adjoint aux espaces publics, sur la publicité en ville à Grenoble.
Pourquoi Grenoble est si particulière en termes de publicité ?
En 2015, Grenoble est devenue la première ville européenne à bannir la publicité de son espace public. Le non renouvellement du contrat avec JCDecaux a permis de libérer 2000m² d’espaces occupés par la publicité en ville sur 326 panneaux allant de la « sucette » au 4×3. Il s’agissait de la première mesure phare du premier mandat, hautement significative : nous assumons de vouloir redonner des respirations aux Grenoblois-es, leur rendre l’espace public, les vues sur les montagnes qui nous entourent, et qu’il ne soit plus accaparé par des logiques marchandes et consuméristes.
Et après, plus rien depuis 2015 ?
Si si, nous ne nous sommes pas arreté-es là ! 7 ans plus tard, nous avons amplifié la démarche grâce à un Règlement local de publicité intercommunal ambitieux pour lutter contre la « France moche ». En 2022, ce sont ainsi environ 120 grands panneaux publicitaires de 8 et 12 m² qui ont cette fois-ci été retirés de l’espace privé. Aujourd’hui, la publicité a été éradiqué sur 90 % du territoire communal. Les seules publicités restantes dans la ville se situent dans certaines zones commerciales, industrielles ou très routières, ainsi qu’aux arrêts de tram et bus, même si le SMMAG, sous la présidence de Yann Mongaburu, avait réussi à lancer le retrait de 324 panneaux publicitaires (sur le périmètre métropolitain) à la fin du précédent mandat.
Par quoi avez-vous remplacé les panneaux publicitaires ?
Par des choses diverses et variées : des arbres, de la végétation, du street art, tout ce qui peut rendre la ville plus agréable à vivre pour ses habitant-es, tout simplement. Nous avons aussi déployé de nouveaux dispositifs d’affichage municipal avec notre mobilier design VOX mais aussi de panneaux d’affichage libre à destination des associations, des unions de quartiers, des acteur-rices culturel-les… Bref, de celles et ceux qui font vivre la ville et la démocratie locale plutôt que de chercher à booster la consommation par le rêve orienté.
