En ce début d’année 2022, Grenoble se mobilise avec les villes de Toulouse, Nantes, Lyon et Paris pour s’associer à la Fédération Addiction dans le Dry January – Défi de janvier. Le Défi de janvier est une campagne de santé publique importante et novatrice en matière de réduction des risques liés à l’alcool. Inspirée du « Dry January » britannique, cette action a été saluée en 2021 par l’INSERM comme un des leviers politiques pour sensibiliser à la place de l’alcool dans nos vies quotidiennes et la fonction sociale qu’il tend à jouer et à remplir.
Le défi de janvier, une initiative qui s’inscrit dans la politique de santé de la Ville
Grenoble conduit depuis de nombreuses années des politiques publiques en matière de santé et de réduction des risques. Les études scientifiques et l’expérience locale montrent clairement que les consommations à risques ne relèvent pas des seuls choix individuels mais que les conditions de vie, de travail, la situation sociale, jouent et déterminent les comportements.
L’exposition aux consommations à risques est donc socialement très inégalement répartie et renforce sensiblement les inégalités sociales de santé. Il est donc de la responsabilité des acteurs publics, et des collectivités locales, de s’engager dans ces politiques de santé publique aux côtés des actrices et acteurs associatifs comme la Fédération Addiction. Les Villes sont cette échelle de proximité où se font et se vivent les changements, où les médiations, l’aller-vers contribuent à la promotion de la santé et à la réduction des inégalités en la matière.
Questionner nos consommations dans une logique de réduction des risques
Le « Dry January », ou Défi de janvier, s’inscrit dans une approche de santé publique refusant les postures moralisatrices, descendantes et stigmatisantes. Il ne vise pas non plus à interdire la consommation d’alcool ou à porter quelque discours prohibitionniste que ce soit. Au contraire, il ambitionne avant tout de questionner nos consommations, notre rapport à l’alcool, se situant dans une logique de réduction des risques où la liberté des personnes et leur autonomie n’est pas remise en cause.
La municipalité a donc tout sa part à prendre dans la promotion de certains comportements à l’instar des repas bio et locaux dans la restauration scolaire. Moins qu’une obligation, il s’agit de développer une autre manière de voir et de développer une alternative qui soit satisfaisante pour les citoyennes.
Concrètement, cet engagement se traduit par l’absence d’alcool proposé dans les restaurations municipales, un travail avec les débits de boisson volontaires pour se joindre au projet et proposer des alternatives originales aux boissons alcoolisées, la mise en avant des actions de réduction des risque réalisées dans le cadre du projet autour des addictions et en partenariat avec la MILDECA – Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues Et les Conduites addictives, ainsi qu’une campagne d’information et de communication autour du Défi de janvier en partenariat avec la Fédération Addiction. La Ville avait également prévu de ne proposer que des boissons sans alcool pendant tout le mois de janvier lors des événements qu’elle organise, tels que les vœux ou la cérémonie d’ouverture de Capitale verte européenne 2022, mais la situation sanitaire ne permet pas les tenue de ces évènements dans leur format initial.