Le 7 février 2022, le Conseil Municipal vote l’approbation des statuts de la société coopérative d’intérêt collectifs (SCIC) « musique actuelle grenobloise » pour la salle de musique actuelle la Belle Électrique. Pour mieux comprendre les raisons de ce changement et la nouvelle forme de gouvernance de la salle, l’adjointe aux cultures Lucille Lheureux répond à 5 questions :
Quelle est l’histoire de la Belle Électrique ?
Lucille Lheureux : La Belle Électrique a ouvert ses portes en 2015 après un processus qui a duré plus de 10 ans. La Ville de Grenoble a lancé projet en 2005 et a investi 6,8 millions d’euros pour sa construction. L’association MixLab a remporté l’appel d’offre pour la gestion la salle et de sa programmation depuis son ouverture sous la forme d’une délégation de service public. Cette délégation de service public prenant fin, nous avons souhaité nous saisir de cette opportunité de calendrier pour ouvrir la Belle Électrique à une gestion coopérative, avec la création d’une Société Coopérative d’Intérêt Collectif La Belle Électrique est une salle de musiques actuelles remarquable, et le projet porté jusqu’ici lui a permis d’acquérir une large renommée et une reconnaissance nationale et internationale. Il s’agit donc de conforter cet équipement dans sa reconnaissance tout en assurant la vie d’un nouveau commun sur notre territoire.
C’est quoi une SCIC ?
LL : Une Société Coopérative d’Intérêt Collectif c’est avant tout une forme particulière pour organiser une production de biens ou de services qui ont pour but un intérêt social. C’est une société qui doit avoir une bonne gestion de ses finances, mais c’est aussi une coopérative, où les décisions sont partagées et où chaque participant peut faire entendre sa voix. Enfin l’intérêt collectif est porté par l’ensemble des membres. La SCIC permet ainsi d’associer les salarié-es, les usagères et les usagers qui bénéficient du service ainsi que d’autres associés comme des associations, des entreprises et des collectivités locales comme la Ville de Grenoble.
Pourquoi une SCIC pour gérer la salle ?
LL : Nous avons souhaité accompagner la création d’une nouvelle entité qui pourrait prolonger la vie culturelle de la Belle Électrique tout en l’ouvrant à d’autres acteurs des musiques actuelles à Grenoble. Autrement dit, ouvrir la gestion de cette salle emblématique au plus grand nombre ! Une SCIC permet de mettre autour de la table les acteurs culturels, les collectivités, les salarié-es et surtout les personnes qui fréquentent ce lieu. Il s’agit aussi de mettre en place une gestion stable et sécurisante pour le projet, afin de permettre à l’équipe de mettre tout en œuvre pour obtenir la reconnaissance de l’État qui était attendue : la labellisation en SMAC – Scène de Musique Actuelle.
Comment cela s’est-il organisé ?
LL : Dès le début de 2021, des espaces de dialogue spécifiques ont été créés avec l’association MixLab. Nous avons travaillé en transparence avec les institutions publiques, en premier lieu bien sûr, avec l’Etat. Ensuite, à partir du mois de juin 2021, plusieurs temps d’échange se sont tenus avec les acteurs culturels, dans l’objectif d’impulser une dynamique fédératrice autour de la Belle Electrique. Cette mise en commun fructueuse a confirmé l’intérêt de créer une société coopérative d’intérêt collectif, ayant vocation à candidater à une procédure de sélection afin de mettre en œuvre son projet dans la Belle Electrique à compter du 1er août 2022.
Tout le monde peut participer ?
LL : Absolument ! La SCIC vas être constituée de cinq collèges différents qui auront chacun 20% des voix en Conseil coopératif : les porteurs, les salarié-es, les institutions publiques, les partenaires (en premier lieu desquels les acteurs culturels) et les usagères et usagers. Les habitant-es peuvent donc prendre une part dans la SCIC. Pour que cela soit accessible la part est fixée à un prix de 50 euros, cela peut paraitre élevé mais cette part est à vie et des solutions pour faciliter les paiements vont être mises en place. Tout le monde peut participer à dessiner ce que sera la Belle Electrique. Les cultures sont pour toutes et tous, à nous et à vous de nous en saisir ensemble !
