La politique internationale et européenne de Grenoble se veut volontaire sur les transitions environnementales et sociales, hospitalière, et protectrice des droits humains. Alors que la guerre en Ukraine fait rage, les équilibres géopolitiques évoluent parfois de manière brutale, impactant tant la vie des ressortissants des pays concernés que les relations entre États et gouvernements locaux. Ces changements nous invitent à redéfinir les axes de la politique européenne et internationale de la Ville de Grenoble, la dernière délibération datant de 2015. C’est ainsi l’objet des deux délibérations votées le lundi 26 mai en Conseil Municipal : l’une sur le projet d’établissement de la Maison de l’international de Grenoble, et l’autre sur les coopérations internationales et européennes 2023-2028.
Une politique déjà ambitieuse…
La politique internationale et européenne de Grenoble se démarque dors et déjà par sa volonté partenariale et associative : via ses coopérations entre villes (jumelages et coopérations décentralisées), sa place dans les réseaux des Capitales Vertes de l’Europe et dans le réseau des villes en transition qu’elle a créé, ses partenariats et subventions avec des acteurs associatifs et institutionnels, et sa programmation internationale et européenne à Grenoble. À travers ces différents outils, la Ville milite pour une paix durable et pour des transitions sociales et environnementales.
…portée par toutes et tous : habitant-es, associations, municipalité, université
Riche des cultures du monde entier, Grenoble est une ville mosaïque et créole. Les échanges internationaux contribuent à l’ouverture de Grenoble au monde, dans une société qui cultive les fragmentations, les divisions, où donc l’importance d’apprendre le vivre ensemble est essentielle. La société civile, très active à Grenoble, a développé très tôt des prolongements de son action au-delà des frontières. Associations militantes, associations culturelles des diasporas, premières organisations non-gouvernementales spécialisées sur l’environnement ou la santé publique, … Aujourd’hui, plus de 350 associations sont impliquées dans des projets à l’international. L’Université Grenoble Alpes ouvre elle aussi grand ses portes aux étudiant-es étrangèr-es, et la Ville ne compte pas moins de 19 coopérations et jumelages.
2023-2028 : Une nécessaire mise à jour face aux nombreuses crises récentes
Depuis 2016, le monde a donc évolué à grande vitesse : dépassement de plusieurs limites planétaires, guerre en Europe et au Sahel, guerres d’ampleur mais peu médiatisées en Afrique ou en Asie, le tout menant à encore plus de déplacé-es. Ces multiples crises favorisent les replis sur soi et la place grandissante et dangereuse des idées d’extrême droite. Face à cela, la Ville de Grenoble souhaite tracer une perspective ambitieuse pour co-construire un futur désirable, socialement juste et environnementalement soutenable.
Trois grandes priorités : Transitions, droits humains, hospitalité
►Amplifier les transitions environnementales et sociales, en développant des échanges d’expériences sur les transitions avec les territoires partenaires ;
►Promouvoir les droits humains, en luttant contre les discriminations et les préjugés, en programmant avec les territoires partenaires des actions fortes sur la paix, la résistance et le faire ensemble ;
►Défendre l’hospitalité inconditionnelle, en l’ancrant notamment dans le projet de la Maison de l’International.
Ces priorités seront déclinées dans des principes d’actions, qui intègreront le premier projet d’établissement de la Maison de l’international (MIG) qui pose un diagnostic sur son fonctionnement et son développement. Dans ce cadre, la MIG se verra dotée d’un règlement intérieur et d’une nouvelle convention-type pour les partenariats. Dans les principes d’actions, on retrouvera également le renforcement des dispositifs d’aides d’urgence humanitaires (augmentation de l’enveloppe annuelle de 8 000 € à 20 000 €), le développement du Réseau des villes en transition (créé en 2015 et comprenant près de 50 collectivités locales pour échanger sur les bonnes pratiques) et l’investissement des réseaux les plus pertinents pour Grenoble.