La Ville de Grenoble adopte deux délibérations majeures visant à garantir les conditions d’une alimentation plus durable et inclusive pour ses habitant-es. Des mesures inclues dans le bouclier social et climatique qui témoignent de l’engagement de la Ville à augmenter l’accès de toutes et tous à une alimentation de qualité, comme à anticiper les chocs sociaux et environnementaux actuels et à venir.
L’alimentation au cœur des transitions
À l’échelle nationale, l’alimentation représente 22 % de l’empreinte carbone totale de la consommation. C’est pourquoi la Ville de Grenoble a pris l’initiative de s’attaquer à ce problème à l’échelle locale. Les équipes municipales ont déjà effectué des avancées significatives en matière de qualité alimentaire. Par exemple, dans les restaurants scolaires, 65 % des plats contiennent désormais des produits sous sigle officiel de qualité de la loi EGALIM (SIQO), dépassant ainsi largement les normes légales. Les crèches de la ville affichent un impressionnant taux de 90 % de produits bio dans leurs menus. De plus, des expérimentations sont en cours pour remplacer les contenants plastiques par des contenants en verre lors du portage de repas à domicile, réduisant ainsi la pollution plastique.
Vers une alimentation plus saine et inclusive
La Ville de Grenoble prend également des mesures importantes pour lutter contre les inégalités d’accès à une alimentation de qualité. Les effets dévastateurs d’une alimentation peu saine, notamment le diabète, les maladies cardio-vasculaires et l’obésité, sont bien connus. Bien que la prévalence du surpoids et de l’obésité chez les enfants et les adolescents se soit stabilisée depuis 2006, elle demeure trop élevée, touchant 20 % de ces groupes en 2017. Chez les adultes, près de la moitié est en surpoids, un problème clairement identifié dans le Plan Municipal de Santé de Grenoble. Pour inverser cette tendance, la Ville s’appuie sur des travaux de prospective agricole et alimentaire réalisés dans le cadre du Projet Alimentaire Inter-Territorial (PAiT) avec le cabinet d’études Solagro. Ces travaux ont abouti à des objectifs partagés et néanmoins ambitieux, comme viser la réduction de la consommation de viande à 3 repas par semaine pour 60 % de la population du grand territoire grenoblois d’ici à 2050. Grenoble a d’ores et déjà introduit un « menu vert » entièrement végétal dans les cantines scolaires et prévoit d’augmenter la part de repas végétariens à 40 %.
Une stratégie alimentaire ambitieuse
La Ville de Grenoble ne se contente pas de mesures ponctuelles, elle élabore une stratégie alimentaire complète organisée autour de 6 axes stratégiques : l’action locale pour un système agro-alimentaire résilient, une pratique exemplaire dans la production de repas, l’accès de tous-tes à une alimentation durable, éthique, inclusive et résiliente, l’amélioration du bien-être au travail en promouvant l’alimentation durable auprès des agent-es municipaux/ales, l’émergence et la formalisation d’une démocratie alimentaire, ainsi qu’une implication affirmée dans les réseaux locaux, nationaux et internationaux des acteurs de l’alimentation. Une des mesures phares de cette stratégie sera la mise en place d’une expérimentation locale de la Sécurité Sociale de l’Alimentation (SSA) dans le cadre du bouclier social et climatique, co-construite avec le monde de la recherche, les filières paysannes et les acteurs locaux de l’alimentation et de la solidarité, ainsi que les premier·es concerné-es : les Grenobloises et Grenoblois.