Alors que l’Assemblée nationale débat encore du projet de loi de finances 2025, le conseil municipal grenoblois a débattu des orientations budgétaires de la Ville pour l’année à venir. C’est une situation singulière, puisque les collectivités ne connaissent pas encore le niveau « d’effort » que le gouvernement Barnier fera (encore) peser sur leurs épaules. C’est aussi une nécessité, puisque, malgré les incertitudes, Grenoble doit adopter son budget en décembre 2024 pour poursuivre la transformation de la ville.
Des propos mensongers, injustes et irrationnels du gouvernement Barnier quant à la responsabilité des collectivités dans l’échec budgétaire de la macronie
Si le débat budgétaire parlementaire est encore loin d’être clos, la vision du gouvernement Barnier est quant à elle très claire et annonce le retour de la rigueur austéritaire. Une rigueur que le Premier ministre veut faire porter en partie par les collectivités sur la base de propos mensongers, de réflexions irrationnelles, de décisions injustes. En effet, si la dette de l’État explose sans cesse chaque année, celle des collectivités locales reste stable depuis 30 ans à 9 % du PIB. Ce sont pourtant ces dernières qui sont pointées du doigt pour leur gestion par le Gouvernement.
Les collectivités, maillons essentiels pour les investissements d’avenir
En 2023, le rapport Pisani-Mahfouz démontrait le besoin de doubler l’investissement local pour maintenir la trajectoire climatique de la France. Les collectivités portent déjà 60 % des investissements publics ; des investissements qui seront ralentis, reportés ou annulés par le cap austéritaire du gouvernement Barnier, pesant sur le logement et les entreprises locales. Par ailleurs, les mesures prévues étant ciblées sur les grandes villes, alors qu’elles sont responsables de 2/3 des émissions de gaz à effet de serre et regroupent 2/3 des habitant-es en situation de pauvreté va faire peser tout l’effort budgétaire sur celles et ceux qui agissent pour le climat et la santé. Alors que l’État s’appuie sur les élu-es locales et locaux à chaque crise, les collectivités de toute couleur politique ont fait part de leur colère et de leur abattement face aux annonces budgétaires. Leur mobilisation permettra peut-être de redresser la barre d’ici décembre.
Les mesures Barnier à Grenoble = une perte de 12,5 millions d’euros
A Grenoble, les mesures annoncées par le gouvernement Barnier pourraient avoir un impact de 12,5 millions d’euros : 6,5 millions de pertes de recettes ; 3,2 millions de hausse de cotisation à la caisse de retraite des agent-es des collectivités ; -0,5 million de remboursement TVA ; ainsi qu’un impact estimé à 1,7 million sur le Fond Vert. A titre de comparaison, les mesures austéritaires du gouvernement Valls avaient fait perdre à Grenoble 17 millions… en 3 ans. Le choc Barnier est beaucoup plus important que celui connu en 2015 ; d’où la forte mobilisation des élus locaux et élues locales pour éviter cette faute politique.
Comment Grenoble va-t-elle construire son budget ?
Malgré les incertitudes, Grenoble a fait le choix de maintenir le vote de son budget en décembre, et d’organiser son débat d’orientations budgétaires le 4 novembre. Travaillé avant les annonces Barnier, il ne reflète pas l’horizon austéritaire du nouveau Gouvernement. En fonction de la loi de finances finalement adoptée, le conseil municipal procédera dans le courant 2025 à une modification budgétaire qui permettra de mesurer l’impact des mesures Barnier.
Quelles orientations politiques pour 2025 ?
Alors que les parlementaires examinent un budget 2025 déconnecté des besoins du pays et que le contexte est plus qu’incertain et contraint pour les collectivités, les élu-es de la majorité font le choix de proposer un budget 2025 qui prépare l’avenir et protège les habitants et habitantes dans les différents aspects de leur vie. Pour 2025, la Ville réaffirme le cap d’un service public fort avec : la poursuite de la politique de gratuités et de tarifications solidaires pour se déplacer, se nourrir, se soigner et s’émanciper, des investissements pour adapter la ville au dérèglement climatique ou encore une politique ambitieuse en matière d’accès aux droits et de lutte contre les discriminations.