Action sociale - Solidarité

À Grenoble, l’hébergement est une priorité fondamentale

Par 23 septembre 2024 septembre 24th, 2024 Pas De Commentaires

Alors qu’en France 133 000 personnes sont sans domicile et que 3,2 millions de personnes n’ont pas accès à un logement satisfaisant, et que dans notre ville, 1000 personnes et 240 enfants dorment dans la rue ou dans des bidonvilles, Grenoble agit au-delà de sa compétence pour proposer des  hébergements dignes. Cette année, elle a ouvert 100 places supplémentaires d’hébergement d’urgence. En 2023, un peu plus de 1700 places d’hébergement d’urgence sont financées par l’État en Isère, donc une place sur cinq est financée par la Ville de Grenoble dans tout le département.

De la rue au logement

L’accompagnement que la Ville et son CCAS ont mis en place dans le cadre de l’hébergement garantit un accès aux droits, un accompagnement social global vers l’insertion, un soutien aux projets collectifs et au pouvoir d’agir et une autonomisation dans l’accompagnement au logement et dans la gestion budgétaire. Le dispositif s’articule autour de trois axes :

  • de l’aller-vers en coordination avec les acteurs du territoire qui permet de repérer, diagnostiquer, informer et orienter les publics en difficultés d’accès aux droits,
  • la contribution à la proposition de solutions d’hébergement lors des phases de démantèlement en mobilisant les places financées par la Ville,
  • une expertise et une facilitation d’action dans le cadre de la programmation des démantèlements.

Au titre de l’hébergement d’urgence, le CCAS gère 320 places (341 à la fin de l’année) financées par la Ville, en complément de celles financées par l’État (appartements collectifs, maisons en colocation, places temporaires à l’hôtel, site du Rondeau).

Une mesure issue du bouclier social et climatique

Face une demande croissante et dans un contexte d’insuffisance marquée de places d’hébergement d’urgence en Isère et plus particulièrement sur le territoire grenoblois, la Ville de Grenoble a acté, dans le cadre du déploiement du bouclier social et climatique, la création en 2024 de 100 places supplémentaires d’hébergement d’urgence avec accompagnement social, destinées à des familles avec enfants mais également à des couples sans enfants ou des personnes seules. La création de ces 100 places constitue une augmentation de 42% du nombre de places financées par la Ville. Le budget annuel est estimé à 350 000 euros, et le budget d’investissement pour le lancement est de 41 000 euros.

En termes de lutte contre la précarité sur le logement, le bouclier social et climatique a également permis d’accompagner les propriétaires occupant-es les moins aisé-es, et d‘augmenter le plafond d’éligibilité aux Aides Sociales Facultatives ainsi que le nombre de ménages accompagnés dans la lutte contre la précarité énergétique. Toujours sur le logement, il a aussi permis l’expérimentation d’un quartier 0 Exclusion énergétique dès 2024.

L’État doit prendre ses responsabilités !

L’Unicef et la Fédération des Acteurs Sociaux révélaient le 29 août dernier que plus de 2000 enfants vivaient à la rue en France, à la veille de la rentrée scolaire.

L’État a la charge d’assurer à toute personne sans-abri et en situation de détresse médicale, psychique ou sociale un hébergement d’urgence. Il subventionne 200 places dont le CCAS de Grenoble est opérateur. La Ville complète ces dispositifs d’hébergement d’urgence pour le compte de l’État qui ne respecte pas le droit fondamental au logement, elle accueille donc les personnes de manière inconditionnelle. De nombreux collectifs citoyen-nes se mobilisent en solidarité et certains vont jusqu’à mettre des familles d’enfants scolarisés à l’abri au sein des écoles. Dans ce cas, la Ville ne procède pas à l’évacuation mais travaille sur l’accès aux droits et pour trouver une solution d’hébergement digne à la famille

En octobre 2023, la Ville de Grenoble avait uni ses forces avec d’autres collectivités pour enjoindre l’État à prendre ses responsabilités et à rembourser une partie de la facture engagée par la Ville pour son compte. Le recours indemnitaire déposé auprès des services de l’État français pour obtenir un remboursement symbolique et rappeler l’importance de respecter les droits des personnes sans abri n’a toujours pas reçu de réponse. Elle continue donc d’interpeller l’État, et a fait des propositions de bâtiments vacants que l’État pourrait utiliser pour augmenter sa part d’hébergement d’urgence.

Il est grand temps que l’État assume pleinement ses responsabilités légales et crée de nouvelles places d’hébergement d’urgence, car le nombre aujourd’hui est toujours insuffisant. La dignité des familles en difficulté doit être une priorité collective, et nous travaillerons sans relâche pour trouver des solutions dignes et durables.

 

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