« Monsieur le maire,
Mesdames et messieurs les élu-es,
Évidemment, la majorité municipale aurait souhaité, pour son premier budget, un autre contexte. Monsieur Sabri l’a rappelé, ce premier budget intervient dans un contexte particulier. Après des années de baisse des dotations de l’État, après le « pacte budgétaire » du président Macron étranglant encore un peu plus les collectivités, la crise sanitaire, dont le coût est estimé à 5 millions d’euros pour notre budget, vient encore amoindrir nos marges de manœuvre. Nous ne nous plaignons pas ; nous constatons.
Nous ne nous plaignons pas, et nous sommes fièr-es du travail accompli. Le projet porté par le groupe Grenoble en Commun, nous vous le rappelons, reposait sur 3 piliers, dans la continuité du précédent mandat, pour faire de Grenoble une ville toujours plus solidaire, toujours plus émancipatrice, toujours plus résiliente. Sur ces sujets, le budget 2021, c’est près de 83 millions d’investissement au total avec des projets symboliques qui avaient marqué la campagne municipale : lancement des rues aux enfants, multiplication des lieux conventionnés pour mettre à l’abri, lutte contre les violences faites aux femmes et aux minorisé-es de genre, travaux de rénovations thermiques, végétalisation de la ville, accès à l’eau, mise en place du 1% culture dans les chantiers urbains, etc. Le budget 2021, c’est aussi la continuité de l’action de l’équipe précédente, avec la poursuite du Plan école, du chantier de rénovation de la Tour Perret, du programme de rénovation de l’éclairage public, de la rénovation du gymnase de la Rampe, etc.
Ce budget, c’est un budget nouveau, dans la continuité, malgré les contraintes. C’est aussi un budget qui a su s’adapter, qui a dû s’adapter, notamment avec un soutien nécessaire au monde associatif, rudement touché par la crise sanitaire, et qui compte sur la collectivité pour traverser les difficultés du moment.
Mesdames et messieurs les élu-es, nous entendons vos critiques. Nous comprenons votre posture. Cette posture, c’est celle d’opposantes et d’opposants. Toutefois, les Grenobloises et Grenoblois méritent peut-être mieux que des postures politiciennes. Surtout dans la période de crise sanitaire, sociale et économique qu’ils et elles traversent aujourd’hui. Quelles sont vos propositions concrètes, mesdames et messieurs les élu-es d’opposition ? Avez-vous un budget alternatif à présenter à la population ou continuez-vous à vous contenter de simples postures, vous focalisant sur tel ou tel sujet sans prétendre à une vision d’ensemble ? Mis à part le groupe NASA, qui propose des perspectives, que proposez-vous concrètement, globalement, précisément ?
Nous vous entendons. Nous vous entendons depuis maintenant presque 1 an. Nous vous entendons, et nous n’avons pas à rougir.
Nous n’avons pas à rougir lorsqu’une députée, qui se fait porte-parole de la ville nature et de l’écologie à Grenoble, et qui, à Paris, vote avec conviction le CETA, brille par son absence lors du passage à l’Assemblée de l’interdiction du glyphosate, ou ne dit mot lorsque le Président de la République balaye de la main une partie des propositions de la Convention citoyenne pour le climat.
Enfin, nous n’avons pas à rougir lorsque le groupe d’un ancien maire de Grenoble se fait aujourd’hui le héraut de la réduction de la dette, alors que notre ville paye encore les frasques d’un mandat qui s’est achevé il y a 25 ans, handicapant grandement ses capacités d’investissement.
Nous n’avons pas à rougir. Car ce budget que nous présentons aux Grenobloises et Grenoblois est un budget sincère. Un budget qui transcrit dans les chiffres le projet que les citoyens et citoyennes nous ont demandé de porter lors des élections municipales de 2020.
Nous n’avons pas à rougir, car nous assumons le cap que nous nous sommes fixé, et que les Grenobloises et Grenoblois ont choisi. »