Parce que les activités physiques en montagne sont majoritairement pratiquées par des citoyen-nes aisé-es, la ville de Grenoble favorise l’accès à la montagne pour les jeunes qui n’y vont pas d’eux-mêmes, grâce à des programmes éducatifs scolaires et extrascolaires adaptés. Cette politique inclusive intègre un volet écologique qui reflète l’engagement de la municipalité de combiner émancipation et éducation à l’environnement.
Le ski scolaire et la découverte de l’alpinisme font partie des politiques publiques pour les jeunes Grenoblois-es depuis des décennies. En 2020, les élu-es de la majorité promettaient un “droit à la montagne” pour n’exclure personne de l’épanouissement par les activités en montagne. En parallèle, le changement climatique et les menaces croissantes sur la biodiversité, beaucoup plus prégnants dans les Alpes qu’en plaine, ont conduit la municipalité à une approche durable en adaptant les programmes aux défis environnementaux.
Des dispositifs pour faire face aux enjeux climatiques et assurer l’équité sociale
Aujourd’hui, des dispositifs variés permettent une véritable sensibilisation à la montagne pour les jeunes, au-delà du plaisir que procure toute activité physique ou sportive en petit groupe. La municipalité met en œuvre deux grands volets : scolaire et extrascolaire.
Pour les scolaires en école primaire (CM1 et CM2), elle collabore depuis 2023 étroitement avec la station de Gresse-en-Vercors dans deux domaines : l’orientation en montagne, et la pratique du ski nordique. Consciente des fluctuations climatiques, la ville a introduit des alternatives en cas de faible enneigement. En 2024, des séances de randonnées ont été proposées en remplacement du ski nordique, un choix salué pour sa flexibilité et sa capacité à maintenir l’apprentissage en milieu montagnard.
Pour les scolaires en collège et en lycée (6ème à la terminale), la municipalité collabore avec plusieurs établissements publics notamment au sud de la ville, pour proposer des cycles de sorties en montagne sur une année scolaire. Orientation, escalade, raquettes, et pour conclure une nuit en refuge, souvent avec la découverte encordée d’un glacier sont prévus, toujours encadrés en petits groupes par des accompagnateur-rices et guides professionnels.
La découverte du ski alpin est proposée aux jeunes pendant les vacances et les mercredis d’hiver. En 2024, malgré des conditions météorologiques défavorables, les activités ont été maintenues grâce à des ateliers sportifs de remplacement. Ces ajustements témoignent de l’engagement de la ville à offrir des expériences enrichissantes tout en respectant les contraintes environnementales.
Des sorties en petits groupes sur une année sont également proposées par le CAF Jeunes et Montagne, en collaboration avec plusieurs Maisons des jeunes et de la culture (MJC), pour couvrir des publics plus spécifiques qui ne le sont pas par le dispositif des collèges et lycées. Cette découverte de la montagne s’inscrit dans les projets éducatifs des MJC et inclut, comme pour les collèges et lycées, un volet nature et biodiversité notamment lors de randonnées à pied ou en raquettes.
Pour toutes ces activités, scolaires ou extra-scolaires, atteindre la parité filles-garçons est une priorité, avec des ratios qui oscillent entre 50/50 et 40/60. Les coûts sont entièrement couverts par la municipalité, avec la priorité pour les jeunes qui ne connaissent pas encore la montagne.
Des perspectives pour l’avenir
Pour 2025, Grenoble prévoit d’investir davantage dans les transports et l’encadrement, avec un budget en hausse, illustrant sa volonté d’améliorer l’accès à ces activités. La démarche de la ville s’inscrit dans une vision à long terme, où l’éducation par le sport et la sensibilisation à l’écologie demeurent au cœur des priorités.
En associant éducation, accessibilité et durabilité, la majorité municipale de Grenoble montre l’exemple d’une politique publique innovante et résolument tournée vers l’avenir, où la montagne reste un bien commun, à la fois lieu d’apprentissage et espace de partage.