À l’occasion du premier conseil municipal de l’année Capitale verte, la Ville de Grenoble a acté son engagement dans la démarche Grenoble 2040. Composée de deux volets permettant l’adaptation au changement climatique et l’amélioration de la résilience à l’échelle du territoire, cette stratégie englobante donne un cap enthousiasmant à la collectivité.
Prendre acte de l’état du monde
Alors que les rapports successifs du GIEC et de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) pointent les transformations profondes de la biosphère, leurs conséquences sur la santé, les conditions sociales et l’habitabilité de la Terre.
Il n’est plus possible désormais d’ignorer l’incidence de ces perturbations sur nos vies. Pour éviter les écueils de la sidération face à l’ampleur de la tâche et de l’illusion techno-solutionniste, il nous faut construire une cible. Ce futur désirable nous permettra d’atténuer la violence des chocs qui ne manqueront pas d’arriver, et de nous adapter aux bouleversements déjà en cours dans nos vies.
Un donut pour penser les transitions dans leur globalité
La démarche engagée se nourrit de la théorie du donut développée par l’économiste Kate Raworth. Cette théorie préconise l’analyse du développement économique à travers le prisme d’un espace juste et sûr pour l’humanité, compris entre un plancher social garantissant l’épanouissement de chacun-e, et un plafond environnemental garantissant son inscription durable dans le temps.
Les influences théoriques de la résilience et des limites planétaires trouvent corps à Grenoble dans les rapports annuels sur le développement durable que produit la Ville. Ils enrichissent continuellement notre analyse de l’action de la municipalité comme de l’état du tissu social et de l’écosystème de la ville.
En s’appuyant sur cette clé d’analyse, il s’agit donc de fixer un cap et une méthode adaptés au contexte grenoblois. Sur la base d’un portrait de la ville en 2022, la Ville, ses partenaires et ses habitant-es, construiront un objectif pour 2040 ainsi que la trajectoire de transition pour l’atteindre. Cette échéance d’une génération rend concrète à l’échelle de nos existences la transformation de nos modes de vies et de ceux de nos enfants. Cette trajectoire est complétée par une stratégie de résilience pour améliorer la réactivité de Grenoble face aux crises. Dans un monde plongé dans l’incertitude, cartographier les vulnérabilités, les ressources et les leviers exploitables permet d’anticiper et d’éviter une trop grande déviation à la trajectoire lors des chocs.
Construire ensemble pour partager le chemin
Cette démarche est alimentée par les outils de la prospective, de l’observation et de l’évaluation, de la gestion des risques, de la participation citoyenne et du champ culturel. Afin d’en faire un objet partagé et investit par toutes et tous, la participation citoyenne et l’apport de partenaires scientifiques, associatifs et institutionnels, à l’échelle locale comme à l’échelon national sont au cœur de ce travail.
Plusieurs points d’étape permettront d’ancrer la démarche dans le réel, avec notamment le Forum international du bien-vivre qui se tiendra du 29 juin au 1er juillet, pour aboutir à un portrait initial de Grenoble dans le cadre du Rapport développement durable de 2022. Par la suite, des ateliers prospectifs auront lieu à l’occasion du Forum de l’Observatoire international de la démocratie participative en décembre 2022, qui viendront enrichir la stratégie de résilience qui sera présentée lors de la prochaine Biennale des villes en transition au printemps 2023.