Au conseil municipal du 24 juin, la municipalité vote la mise à disposition d’un local pour l’association des livreur-euses à vélos (ADALI) afin d’offrir un espace de repos, de réunion et d’accès aux droits pour les livreur-euses. Objectif : améliorer les conditions de travail et la solidarité vis-à-vis des travailleur-euses précaires.

 

La situation des livreur-euses à vélo en France

Depuis l’implantation des plateformes de livraison en France (appuyée par Emmanuel Macron), l’uberisation des structures de livraison a produit un certain nombre de travailleur-euses indépendant-es vivant des conditions de travail indignes. Aucune cotisation, aucune couverture sociale, ni aucun matériel, les livreur-euses à vélo ne sont rémunérés qu’à la course et se mettent parfois même en danger pour répondre aux impératifs de rentabilité. Cette plateformisation des activités de services de livraison induit une précarisation inédite des conditions de travail des livreur-euses, ne bénéficiant d’aucune des protections issues du salariat et seulement des contraintes liée à l’activité de travailleur-euse indépendant-e dans le même temps.  À cela s’ajoutent, pour une part des livreur-euses, les difficultés supplémentaires liées à l’obtention de la nationalité française. S’agissant d’une activité professionnelle précaire, les travailleur-euses étranger-ères y sont en première ligne. En décembre dernier, dans la foulée du passage en force de la loi immigration, des livreur-euses à vélo avaient été ciblé-es par les forces de l’ordre et interpellés avec obligation de quitter le territoire français (OQTF).

 

L’engagement municipal de Grenoble pour soutenir les travailleur-euses des plateformes

La municipalité ne peut se résoudre à accepter la situation de précarité dans laquelle l’ubérisation de l’activité de livraison et les plateformes qui l’exercent place les travailleur-euses. Dès novembre 2021 et jusqu’à ce jour, une salle de la Maison des Habitant-es Centre-Ville est mise à disposition par la Ville tous les mardis après-midi pour accueillir les livreur-euses à vélo. Cette salle a permis au collectif d’organiser des réunions avec d’autres collectifs et associations pour défendre leurs droits, d’organiser des cours de français à destination des livreur-euses et de se monter en association. Grenoble a également organisé deux sessions de formation sur la sécurité routière animées par la Police municipale. Au total, ce sont plus de 100 livreur-euses qui y ont participé, afin de connaître les bons gestes pour sécuriser leurs déplacements. Grenoble est en lien avec l’Association pour les Droits et l’Accompagnement des Livreurs Indépendants (ADALI) depuis sa création, avec pour objectif de faciliter les échanges avec les travailleur-euses et surtout d’améliorer les conditions de travail de ces dernier-ères.

 

Améliorer les conditions de travail des livreur-euses

Grenoble franchit une nouvelle étape pour le confort des travailleur-euses précaires des plateformes. Au conseil municipal du 24 juin, la Ville a voté la mise à disposition d’un local pour que les livreur-euses puissent bénéficier d’un espace dédié, un refuge où ils pourront se retrouver, se reposer, discuter, recharger leur téléphone et s’arrêter entre les courses. Le local, mis à disposition à titre gracieux, sera situé au cœur du centre-ville, afin de devenir une véritable étape de relais pour les livreur-euses.

 

L’accès aux droits pour tous les travailleur-euses

Au-delà d’offrir un lieu de pause pour favoriser le confort des travailleur-euses précaires, le local sera aussi un lieu de facilitation pour l’accès aux droits des livreur-euses. En effet, les prérogatives de l’ADALI se déclinent en trois volets :

  • un volet solidarité : soutien aux livreurs les plus précaires (aide financière en cas de décès, mariage, accidents, aide administratif…).
  • un volet convivialité : organisation de temps festifs et/ou sportifs (match de foot, tournois, célébrations…), gestion du local.
  • un volet juridique : action collective de demande de régularisation des livreurs sans papiers avec le soutien de la Cimade, lutte pour amélioration des droits des livreurs avec section livreur CGT.

Ce dernier volet juridique est un appui majeur pour la défense des droits des travailleur-euses précaires. Cette lutte pour l’accès aux droits s’inscrit pleinement dans l’action municipale menée depuis 2014.

 

x  Powerful Protection for WordPress, from Shield Security
Ce Site Est Protégé Par
Shield Security