Lors du conseil municipal du 8 Mars 2021, le groupe Grenoble en Commun a demandé au Gouvernement, à travers un vœu, de se doter enfin des moyens nécessaires, pour procéder aux investissements à la hauteur de la grande cause du quinquennat, l’égalité entre les femmes et les hommes.
« Discriminations, inégalités, violences sexistes et sexuelles… Les obstacles quotidiens que rencontrent les femmes dans tous les aspects de leurs vies sont désormais connus de tous et toutes. Chaque année, le 8 mars, à l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, les associations, les militantes, les féministes et leurs alliés manifestent pour leur émancipation.
Droits sexuels et reproductifs, accès à l’éducation, au sport, à la culture, égale rémunération, santé sexuelle, protection et justice contre toutes les violences… La liste des champs d’action à investir pour l’égalité est encore longue.
Face à ce constat, la mobilisation des pouvoirs publics doit être à la hauteur de l’enjeu, celui de garantir à une moitié d’humanité une vie libérée des inégalités de genre. Il nous faut agir dès maintenant, pour résorber les discriminations, pour assurer la Justice, pour faire advenir la Génération égalité dont parle l’ONU.
Sur le terrain, les collectivités territoriales œuvrent au quotidien pour offrir aux femmes et aux minorisée-es de genre les moyens de leur émancipation. A Grenoble, la Ville agit, comme le démontre le Rapport Egalité présenté ce jour en séance du Conseil municipal. Mais les collectivités ne peuvent assumer seules ce rôle sans le soutien de l’État et des services publics régaliens que sont la santé et l’éducation. Si nous voulons, ensemble, changer la vie des femmes, si nous voulons, ensemble, atteindre l’objectif d’Egalité au coeur de la devise républicaine, alors l’État doit se doter des moyens nécessaires, estimés à 1 milliard d’euros par les associations.
1 milliard, c’est ce que le Gouvernement avait annoncé en novembre 2019 à l’issue du Grenelle sur les violences conjugales. 1,116 milliard, pour être exact. Nous sommes aujourd’hui très loin du compte. Un rapport de la Commission des finances du Sénat sur le budget 2020 est même venu confirmer ce que les associations avaient condamné à l’époque : le montant réel des crédits affectés à l’égalité femmes-hommes ne s’élève en fait qu’à 557,8 millions d’euros. Il en manque donc 552,8 millions par rapport aux annonces gouvernementales. En parallèle, la même Commission soulignait que les crédits affectés à la prévention des violences faites aux femmes avaient quant à eux diminués, passant de 13,8 millions en 2019 à 13,3 millions en 2020.
1 milliard, cela permettrait pourtant de rendre obligatoire une formation sur les violences sexistes et sexuelles pour l’ensemble des professionnel-les de la justice, de la police et de la santé, à l’heure où la parole se libère. 1 milliard, cela permettrait d’avancer concrètement sur les places d’hébergement promises pour les victimes de violences conjugales à l’heure ou les confinements et couvre-feu qui se succèdent voient le nombre de ces violences exploser. 1 milliard, cela permettrait d’élargir la lutte contre la précarité menstruelle, et de faire un premier pas vers une prise en charge des protections périodiques pour toutes comme a pu le faire l’Écosse en novembre… 1 milliard, cela permettrait également plus de ressources pour les associations qui assurent chaque jour un rôle de sensibilisation, d’assistance et d’accès aux droits.
Tant que les gouvernements repousseront ces investissements fondamentaux pour assurer l’égalité des citoyen-nes, ce sont les droits de 35 millions de Françaises qui seront bafoués.
C’est pourquoi, ce 8 mars 2021, journée internationale des droits des femmes, le conseil municipal de la Ville de Grenoble demande au Gouvernement de se doter enfin des moyens nécessaires, soit le 1,116 milliard annoncé, pour procéder aux investissements à la hauteur de la grande cause du quinquennat, l’égalité entre les femmes et les hommes. »